Le château de millions d’années de Ramsès II à Thèbes, ou la vocation d’un temple de culte royal dans l’Egypte du Nouvel Empire

Ramesseum. Amon-Rê insufflant la vie et la force divines à Ramsès II (salle hypostyle) © Yann Rantier

Amon-Rê et Ramsès II.
© Yann Rantier

Conférence de Christian Leblanc, dans le cadre de la célébration du deuxième millénaire de la fondation de l’Abbaye de Cluny.

Le Mardi 14 Septembre 2010 à l’Abbaye de Cluny.
Contact : maitheleroy71@orange.fr

Demeure terrestre du dieu, le temple égyptien est une institution présidée par Pharaon, seul médiateur reconnu entre le monde des hommes et le monde divin. Premier pontife du royaume, le souverain détient à la fois le pouvoir sacerdotal et politique. Concrètement, ce sont, en revanche, prêtres et fonctionnaires civils qui gèrent les rouages du temple. Ensemble, ils assurent le fonctionnement des cultes, liturgies et fêtes religieuses, mais participent aussi à la gestion administrative et économique, selon une organisation qui préfigure ce que l’on retrouvera plus tard dans les abbayes du Moyen-Âge et dans les mosquées-collèges du monde arabo-musulman.
Le culte pour l’image vivante du roi, qui prend place dans les « temples de millions d’années » dès la XIIIème dynastie, va connaître un véritable épanouissement au Nouvel Empire. C’est dans leur contexte que se dessine plus clairement l’exaltation du pouvoir monarchique : Pharaon y proclame sa fonction de roi-prêtre, mais aussi sa qualité de roi-dieu. Incarnation d’une théocratie à laquelle seul le souverain pouvait prétendre, ces temples pourraient encore apparaître, notamment après le règne de la reine Hatshepsout, comme un contre-pouvoir permettant de juguler l’influence grandissante de puissants clergés, notamment à Thèbes, où celui d’Amon-Rê parvient à constituer une réelle menace pour l’institution royale.

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