Historique

La Mission  Archéologique Française de Thèbes-Ouest (MAFTO) du CNRS, que nous connaissons aujourd’hui, a subi, en quarante ans, de nombreux avatars.

1967-1973.— Elle a été créée en 1967 sous le nom de RCP 80 (Recherche Coopérative sur Programme), à la demande de Mme Christiane Desroches Noblecourt, et implantée au Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre. Son programme avait pour objectifs : « Recherches sur les temples de culte royal, les tombes des pharaons et le mobilier aulique et civil de l’ancienne Égypte ». Dès le début, ses travaux ont été associés au Centre d’Étude et de Documentation sur l’Ancienne Égypte (CEDAE, Ministère égyptien de la Culture, Le Caire) pour l’exploitation de la très riche documentation scientifique relevée dans les temples de Nubie, afin de mieux comprendre la vocation de ces sanctuaires érigés sur les bords du Nil ou creusés dans les falaises. Ramsès II, pour sa part, y a établi cinq fondations. De nombreuses publications, imprimées au CEDAE, ont vu le jour à partir de 1967.

1973-1983.— En 1973, la RCP 80 transformée en ERA 439 (Équipe de Recherche Associée) sous la direction de Mme Ch. Desroches Noblecourt, bénéficie de l’aide de plusieurs organismes dont le Service des Antiquités de l’Égypte. Les recherches géologiques et préhistoriques dans la  montagne thébaine, où collaborèrent les professeurs R. Saïd et son équipe,  R. Coque, P. Biberson, F. Debono, ainsi que la quête des graffiti à laquelle participèrent activement le professeur J. Cerny, A. F. Sadek, M. Shimy, H. El-Achirie et M. Kurz, entreprises par la RCP 80, tiennent une grande place dans le programme. À partir des prises de vues aériennes réalisées en Nubie et à Thèbes en 1964, des restitutions photogrammétriques et des cartes géographiques des sites archéologiques furent mises au point et éditées par l’IGN,  tandis que les volumes des Graffiti de la Montagne Thébaine dans lesquels elles prennent place, sortaient peu à peu des presses du CEDAE, entre 1969 et 1983 (23 volumes édités). Parallèlement, furent engagés les premiers travaux au Ramesseum et quelques relevés dans la Vallée des Reines.

1983-1994.— En janvier 1983, le laboratoire devient une unité de recherche associée au CNRS (URA 1064) avec pour thème :  « Recherches sur les nécropoles thébaines et le Ramesseum. Publication des temples de Nubie ». Il est alors co-dirigé par M. Jean-Louis Hellouin de Cénival, conservateur général du Patrimoine et M. Christian Leblanc, chargé de recherche au CNRS. En 1992, M. J.-L. Hellouin de Cénival, étant admis à faire valoir ses droits à la retraite, est remplacé, en 1994, par Mme Christiane Ziegler, conservateur en chef, chargée du Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre. Dans le cadre de la collaboration unissant les équipes française (URA n°1064) et égyptienne (CEDAE), l’Organisation Égyptienne des Antiquités accorde, en 1984, à notre Formation, la concession de fouilles archéologiques de la Vallée des Reines et, en 1991, celle du Ramesseum. Devant l’ampleur des travaux à y accomplir, M. Christian Leblanc décide de fonder, dès 1989, une association, patronnée par les Ministres français et égyptien de la Culture : l’Association pour la Sauvegarde du Ramesseum . À partir de 1993, des travaux sont effectués dans la Vallée des Rois en vue de l’étude de la tombe de Ramsès II (KV.7), complément indissociable des recherches menées dans le « temple de millions d’années » de ce pharaon.

1995-1999.— Après douze ans d’existence, une réflexion approfondie de l’URA 1064, au sein du Département des Antiquités égyptiennes, aboutit à une refondation du Laboratoire qui prend, en 1995, le nom d’Institut d’Égyptologie Thébaine du Musée du Louvre (INET-LOUVRE), avec pour thème : « Recherches sur les sanctuaires de Nubie, les temples et tombes de la région thébaine », dont sont responsables Christian Leblanc et Christiane Ziegler. Le Comité Permanent de l’Organisation Égyptienne des Antiquités renouvelle à notre Formation les concessions suivantes : La Vallée des Reines, la tombe de Ramsès II, le Ramesseum et plusieurs sépultures de la nécropole des nobles appartenant à des fonctionnaires du temple de Ramsès II.

1999-2003.— Les recherches du Laboratoire ont pour but de contribuer à l’histoire et à la reconstitution des modes et du cadre de vie des anciens Égyptiens, à Thèbes-Ouest. C’est la raison pour laquelle, en 1999, l’URA 1064 devenue une composante du Département des Antiquités égyptiennes, prend le nom de Laboratoire d’Archéologie et d’Histoire Thébaines (LAHTES-LOUVRE), dirigé par M. Ch. Leblanc et Mme Ch. Ziegler, en étroite relation avec le Conseil Suprême des Antiquités de l’Égypte (CSA) et le Centre d’Étude et de Documentation sur l’Ancienne Égypte (CEDAE). À l’automne 2001, la tombe de Merenptah (KV.8), treizième fils et successeur de Ramsès II, est ajoutée au programme du LAHTES-LOUVRE et prise en charge par un conservateur du Département des Antiquités égyptiennes (Christophe Barbotin).

2003-2011.— La destruction des locaux occupés par la Formation du CNRS  et la volonté de faire participer d’autres disciplines à ses programmes, nécessitent un nouveau rattachement, en 2003, à l’Unité Mixte de Recherche CNRS (UMR 171) du Laboratoire du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (LC2RMF), sous l’intitulé : Mission Archéologique Française de Thèbes-Ouest  (MAFTO), dirigée par M. Ch. Leblanc, et ayant pour thème de recherche : « Les temples de millions d’années et les demeures d’éternité. Étude des familles royales et de la société à Thèbes, durant le Nouvel Empire ».

2012 – La MAFTO fait partie du Laboratoire d’Archéologie Moléculaire et Structurelle (LAMS) rattaché à l’Université Pierre et Marie Curie.