Les reines du Nil au Nouvel Empire

Colosse de Merytamon (fille de Ramsès II)  à Akhmîm. © François Gourdon

Colosse de Merytamon.
© François Gourdon

13 septembre 2011, Paris

Centre Culturel d’Égypte

Conférence  de Christian Leblanc suivie de la dédicace de l’ouvrage.

La période que couvre le Nouvel Empire égyptien (± 1543-1078 avant notre ère) est sans doute l’une des plus attachantes de l’histoire de la civilisation pharaonique. D’une grande richesse par ses sources et ses témoignages archéologiques et épigraphiques, par ses réalisations monumentales, cette époque nous introduit également auprès de pharaons dont les noms, depuis Ahmosis jusqu’à Ramsès III, demeurent prestigieux. Ces règnes, comme les événements glorieux ou moins solennels qui les marquèrent, ont fait l’objet de belles synthèses qui sont au fur et à mesure actualisées, en fonction des nouvelles découvertes. Dans leurs pages, on y évoque les faits qui ont jalonné cette société d’alors, à travers ses rouages institutionnels, religieux, administratifs, juridiques, économiques et sociaux ; on y parle des guerres qui ont, de temps à autre, secoué le Royaume des Deux Terres, mais aussi de ces périodes de paix et de prospérité qui ont été souvent fécondes par leur extraordinaire production artistique et littéraire. On y dresse enfin, en fonction des repères chronologiques qui nous sont fournis par la documentation, le bilan, tout incomplet soit-il, de ces dynasties successives, où se dégage parfois, à travers ses actions novatrices ou ses exploits, la personnalité d’un roi ou ce que l’on en devine En revanche, il est bien plus difficile de pouvoir suivre et faire « revivre », avec autant de critères fiables et surtout de données précises ou datées, les célèbres « Dames de la Couronne », ces épouses ou grandes épouses royales, pourvues d’éminentes qualités et de titres exceptionnels, qui gravitaient à la Cour, dans l’ombre ou la lumière du souverain d’Égypte. Pourtant, que ce soit dans les affaires du royaume ou pour maintenir la stabilité de l’institution monarchique, surtout lors de successions où le nouveau roi couronné n’était encore qu’un enfant, ces reines du Nouvel Empire ont joué un rôle qui est loin d’être négligeable. Bien souvent, elles ont apporté leur efficace concours pour assurer au mieux ces nécessaires transitions, pour régler des conflits internes qui pouvaient être graves, ou encore pour instaurer le calme dans la Vallée, notamment au début de la XVIIIe dynastie, après les turbulences et les désastreuses séquelles qu’avait entraîné la longue présence des Hyksos. Certes, pourvues de fonctions « secondaires » par rapport aux lourdes charges et responsabilités qui incombaient à Pharaon, elles n’en ont pas moins mis à sa disposition comme à celle du royaume, leur expérience, leur talent et parfois leur réelle compétence en matière diplomatique ou politique. Chacune à leur manière, ces « Dames de la Couronne » ont, en fonction de leur personnalité respective, contribué à l’épanouissement de leur époque et de la monarchie pharaonique. De la XVIIIe dynastie à la fin de la XXe dynastie, c’est-à-dire pendant tout le Nouvel Empire égyptien, elles ont joué un rôle prépondérant, parfois déterminant, dans les rouages du temple et du palais. Sans elles, c’est indéniablement une autre page d’histoire de ces quelques lointains siècles, bien différente, qui aurait été écrite.

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