La tombe de Neferronpet (TT 133)

Le chef des tisserands du Ramesseum, Neferronpet, pouvait être fier à juste titre des ateliers qu’il fit reproduire dans sa »demeure d’éternité ». La modernité des métiers de haute lisse qui ne sont pas sans rappeler ceux que l’on peut encore voir à Akhmim, étonne pour l’époque. Les différentes étapes du travail sont représentées sur trois registres. La partie inférieure de la scène, mieux conservée, montre les métiers et les opérations de dévidage des fils de lin. Immédiatement à gauche, une porte évoque celle des longs bâtiments de terre crue du temple de millions d’années de Ramsès II qui devaient les abriter. Un gardien, criant et brandissant un baton pour écarter les enfants, est assis à l’entrée. Au Nouvel Empire, les hautes lisses remplacent les métiers de basse lisse, améliorant considérablement les performances et surtout les conditions de travail. On se souvient, en effet, au Moyen Empire, des propos dénigrants tenus par Kheti à son fils Pépi, dans la Satire des Métiers, à propos notamment du tisserand, pour l’encourager à embrasser la carrière de scribe, la seule honorable à ses yeux : »Le tisserand dans son atelier se sent plus mal qu’une femme (en train d’accoucher) ; ses genoux lui compriment l’estomac et il ne peut respirer. S’il reste un jour sans tisser, il reçoit cinquante coups de fouet. Il doit donner un pourboire au portier pour que (celui-ci) le laisse sortir à la lumière« .

Monique Nelson