Géographie et limites topographiques

Vue aérienne de la Vallée des Reines

Vue aérienne de la Vallée des Reines.

La Vallée des Reines est une nécropole du Nouvel Empire, située dans la partie méridionale de l’Occident de Thèbes, au sud-ouest de Medinet-Habou. Elle forme une vaste échancrure asymétrique du plateau libyque dont le relief a été façonné au Quaternaire. Le fond  est marqué par une sorte de grotte-cascade, précédée d’une digue antique, qui recevait et reçoit encore les eaux des pluies torrentielles. L’endroit constituait l’un de ces mou en pet, tels que les appelaient les anciens Égyptiens pour désigner des emplacements où l’ »eau du ciel » (i.e. « la pluie ») avait laissé des traces significatives.

Son nom antique, ta set neferou (« La Place des enfants royaux » et, par extension, « du Harem royal ») est attesté par toute une série de documents (papyrus, ostraca, stèles, etc…) datés de l’époque ramesside, bien que le site fut occupé à des fins funéraires dès la fin de la XVIIe dynastie. A l’époque arabe, la nécropole est désignée sous plusieurs toponymes : Biban el Hagg Ahmed (les Portes du Pélerin Ahmed), Biban el-Sultanat (les Portes des Sultanes), Biban el-Banat (les Portes des Filles), Biban el-Harim (les Portes des Femmes), enfin Biban el-Melekat ou Ouadi el-Melekat (les Portes ou la Vallée des Reines) : nom qui est demeuré le sien jusqu’à présent.

Carte topographique de la "Vallée des Reines", avec l'implantation des tombes. (D'après document de l'Institut Géographique National de Paris, mis à jour en 1988 par Yves Laurent.)

Carte topographique de la "Vallée des Reines"

Son étendue géographique comprend, outre le ouadi principal sur les flancs duquel ont été dénombrées environ quatre-vingt dix sépultures (certaines sont inachevées), plusieurs dépressions latérales : au nord, la Vallée du Dolmen où est implanté un sanctuaire rupestre consacré par les artisans de la Tombe à Ptah et à Meresger, la Vallée des Trois Puits dans laquelle ont été aménagées plusieurs sépultures de l’époque thoutmoside, enfin la Vallée de la Corde, à proximité de laquelle subsistent encore les ruines du Deir er-Roumi, petit monastère de l’époque byzantine (vie-viiesiècles de notre ère) installé à l’emplacement d’un sanctuaire romain contemporain d’Antonin le Pieux. Au sud, le ouadi principal est flanqué par le Vallon du Prince Ahmès, dont la falaise recèle, au pied, quelques puits funéraires du début du Nouvel-Empire et, sur les hauteurs, les vestiges de plusieurs cellules d’anachorètes et d’ermites.