Le Ramesseum


C’est à Diodore de Sicile, peut-être même à Hécatée d’Abdère, que l’on doit la première description du Ramesseum, alors désigné sous l’appellation de « Tombeau d’Osymandyas ». Temple de divinisation et de culte royal,  ce mémorial édifié à la gloire de Ramsès le Grand, fut visité au xviiie siècle par le danois, Frédéric Norden, qui nous en donna le premier dessin. En 1799, lors de l’Expédition d’Égypte conduite par Bonaparte, il fit l’objet de relevés, publiés dans la célèbre Description de l’Égypte. Bien que prospecté par plusieurs égyptologues du xixe siècle (notamment J.-F. Champollion et I. Rosellini,  R. Lepsius, W. Flinders Petrie et J. E. Quibell), en revanche aucune exploration systématique n’y avait été vraiment entreprise. Depuis maintenant deux décennies, fouilles, relevés et études sont effectués sur l’ensemble du temenos (± 10 hectares) et sont complétés par tout un ensemble d’opérations de restauration, de conservation, de protection et de valorisation des espaces architecturaux. Ces recherches et ces travaux portent ainsi non seulement sur le temple proprement dit (en partie démantelé) et sa périphérie (voies processionnelles entourant l’édifice, chapelle de Ouadjmès et chapelle de la reine blanche), mais également sur l’ensemble de ses dépendances construites en brique crue et comprenant des ateliers, des cuisines et boulangeries, une « maison de vie », des officines et des magasins, des offices administratifs, un tribunal et un « trésor ».

Le premier pylône et la première cour

Le premier pylône, dans un état de ruine avancé, était à l’origine, l’accès principal du temple. Sa façade orientale est effondrée et une importante partie de son parement a disparu. Sur sa petite face nord, un escalier permettait d’accéder au sommet. La façade occidentale est en revanche mieux conservée. Elle est ornée […]

Le palais royal

Deux portes ouvrant sous le portique sud permettaient d’accéder aux salles d’apparat du palais royal. L’édifice comprenait en façade, une « fenêtre d’apparition », située dans l’axe nord-sud du bâtiment, dont on devine encore quelques rares vestiges. Par cette ouverture pourvue probablement d’une rambarde, le roi pouvait apparaître lors de cérémonies […]

La deuxième cour et le "Jeune Memnon"

Après avoir franchi la porte axiale du « deuxième pylône » dont le mur sud a disparu en élévation, on pénètre dans une cour péristyle. Deux portiques pourvus de piliers « osiriaques » du roi bordaient les côtés est et ouest, tandis que deux rangées de colonnes papyriformes aux chapiteaux en boutons constituaient les […]

La grande salle hypostyle

La grande hypostyle accueillait des liturgies marquant la relation entre les dieux et Pharaon. Image cosmique, elle transcrit dans la pierre le marais primordial s’éveillant aux premiers rayons du soleil, lieu inextricable qui protège Horus de ses ennemis. Les chapiteaux, en bouton ou en ombelle de papyrus, soutiennent les lourdes dalles […]

La salle des barques et la salle des litanies

A l’ouest de la grande hypostyle, on accède à une salle à huit colonnes, la « Salle des Barques », par une rampe en pente douce. Les parois orientales montrent une des grandes fêtes thébaines, la Belle Fête de la Vallée, liée symboliquement à la venue d’Amon sur la rive occidentale et à la régénération cyclique de […]

Le sanctuaire principal et les chapelles adjacentes

Après avoir franchi la « salle des litanies », le vaste espace vide que l’on découvre, correspondait à la partie la plus sacrée du temple. Au premier plan, se dessinent les fondations d’une troisième salle hypostyle à huit colonnes, donnant accès au sanctuaire axial pourvu de quatre piliers. De part et d’autre, un ensemble de […]

Le mammisi et la filiation divine de Pharaon

Le mammisi ou « lieu de la naissance » doit son nom à J.-F. Champollion qui l’emprunta au vocabulaire copte pour désigner de petits monuments de Basse Epoque consacrés au mystère de la naissance divine. On ignorait alors que Ramsès II avait été un précurseur, en annexant au nord de son temple un édifice autonome, dédié à sa mère Touy et à son épouse Nefertari, […]

Les voies processionnelles du Ramesseum

Le temple était entouré d’une voie processionnelle sur trois côtés : au nord, à l’ouest et au sud. Des statues, en grès, de 4 m de long sur 1,60 m de large et 3,60 m de haut, disposées de part et d’autre d’une allée centrale dallée, formaient un dromos emprunté lors de fêtes et de certaines liturgies. Des sphinx aux […]

Les celliers et la "salle du trésor"

Cet ensemble de magasins voûtés, en brique crue, vieux de plus de 3.000 ans, est unique par son état de conservation et digne d’admiration. On accédait jadis à cet espace par une porte dont le seuil en pierre est encore visible. Les lieux ont été fortement dégradés à partir du milieu du xe siècle avant notre ère, lorsque le temple fut transformé en nécropole par […]

Le secteur des annexes ouest

Dans le prolongement du temple proprement dit, un ensemble de magasins occupe la partie ouest du temenos. Accessible à partir de la voie dallée qui longeait le mur occidental du sanctuaire, on y pénètre par une salle carrée à quatre colonnes qui donne, au sud et au nord, sur deux salles et un escalier permettant d’accéder au toit, puis, à l’ouest, sur un long […]

Le quartier des artisans

L’angle sud-ouest du temenos, d’une superficie de 2500 m2 environ, est occupé par un ensemble de constructions, en brique de terre crue, accessible à l’époque ramesside à partir de la voie dallée qui entourait le temple sur trois côtés : au sud, à l’ouest et au nord. Ce secteur se compose d’un grand vestibule qui ouvre à l’ouest sur un […]

Les cuisines, les boulangeries et l'intendance

Édifice cultuel, le « temple de millions d’années » de Ramsès II avait également une vocation administrative et économique. Les produits provenant des domaines de la Couronne y convergeaient pour les nécessités du culte journalier, des liturgies solennelles, mais aussi pour l’entretien des fonctionnaires, qui étaient au service de l’institution royale. Dans […]

L'école ou la "Maison de Vie"

A proximité de la porte sud du temenos, entre les cuisines et le palais royal, l’école du temple couvre une superficie d’environ 700 m2. Le bâtiment, de plan rectangulaire, se compose de trois unités indépendantes et mitoyennes, construites en brique crue. La découverte sur le sol du parvis, d’ostraca et de jeux de billes, suggère que, comme autrefois dans les […]